La princesse de Montpensier - Madame de LA FAYETTE

Extrait de la préface

Histoire de la princesse de Montpensier (Madame de La Fayette)

Après la polémique, le film. Décidément, Madame de La Fayette ne laisse pas indifférent aujourd'hui. Un curieux contretemps ? Un contre-emploi qui serait pure coïncidence ? Pas si sûr. Car si Bertrand Tavernier a décidé d'adapter l'Histoire de la Princesse de Montpensier et de porter la nouvelle à l'écran, c'est bien qu'elle répond encore à des préoccupations profondes de notre époque malgré son éloignement dans le temps. Le film, sorti le 3 novembre 2010, qui avait été sélectionné pour la soixante-troisième édition du Festival de Cannes, a été salué par la presse. S'emparant avec gourmandise de cette page d'histoire et s'inscrivant dans sa propre tradition, le réalisateur, dans le droit fil de Capitaine Conan ou La Passion Béatrice, a précisément choisi pour cette relecture du roman de jeunes acteurs. La jeune Mélanie Thierry incarne avec beaucoup de dignité et de sensibilité l'héroïne au destin tragique, la Princesse de Montpensier. Grégoire Leprince-Ringuet et Gaspard Ulliel campent avec bonheur les personnages du prince de Montpensier et d'Henri de Guise.
Quelle est donc l'actualité de cette petite nouvelle - la première de l'auteur - publiée en 1662 et qu'à l'époque Madame de La Fayette n'avait même pas signée, par discrétion et respect des convenances ? La romancière situe son récit au coeur de la plus horrible guerre civile qui a embrasé la France. Sous le règne de Charles IX, à la veille du massacre de la Saint-Barthélemy, cette nuit sanglante du 23 au 24 août 1572, catholiques et protestants règlent leurs comptes dans des batailles, des sièges et des traités... aussi vite signés que dénoncés. On ne compte plus les assassinats et les trahisons, y compris dans les plus hautes sphères du pouvoir. Bref, le pays traverse une crise majeure : religieuse, politique, économique, morale. Et les idéaux hautement affichés servent le plus souvent de paravents à des ambitions personnelles aussi basses que débridées. Pourtant, Madame de La Fayette ne cède pas à l'historicisme facile. Tout juste montre-t-elle, fort habilement, les résonances de ces guerres, rivalités et meurtres dans la passion amoureuse, saisie elle aussi par une violence qui gangrène la vie de l'époque dans tous les domaines. Ainsi Chabannes, cédant au vertige du coup de foudre, se met à aimer la princesse de Montpensier «de la plus violente et sincère passion qui fût jamais». De Guise, lui aussi, envoûté par la jeune femme, en devient «violemment amoureux». Même fureur chez le prince qu'une éducation soignée et rigoureuse aurait dû pourtant conduire à rester maître de lui en toutes circonstances.

Présentation de l'éditeur

1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage... Marie de Mézières, une des plus riches héritières du royaume, aime le jeune Duc de Guise, celui que l'histoire surnommera plus tard " le Balafré ". Elle pense être aimée de lui en retour. Son père, le Marquis de Mézières, guidé par le souci d'élévation de sa famille, la pousse à épouser le Prince de Montpensier qu'elle ne connaît pas. Ce dernier est appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants. Le pays étant à feu et à sang, afin de protéger sa jeune épouse, le prince l'envoie en compagnie du Comte de Chabannes, dans l'un de ses châteaux les plus reculés, Champigny. Il charge le comte, son ancien précepteur et ami, de parfaire l'éducation de la jeune princesse afin qu'elle puisse un jour paraître à la cour... À Champigny, Marie, insatisfaite, tente d'oublier la vive passion qu'elle éprouve toujours pour Guise. Le hasard des choses et le cours de la guerre feront que Guise et le Duc d'Anjou, futur Henri III, viendront séjourner à Champigny alors que Montpensier y a rejoint Marie. Anjou s'éprend à son tour de la princesse à laquelle Chabannes a succombé lui aussi... Elle deviendra alors l'enjeu de ces passions rivales et violentes.