Bringing It All Back Home - Bob Dylan
- Folk
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Avis sur Bringing It All Back Home - Bob Dylan - CD Album
2 avis sur Bringing It All Back Home - Bob Dylan - CD Album
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Présentation Bringing It All Back Home - Bob Dylan
- CD Album- Auteur(s) : Bob Dylan
N'écoutant que son désir, Bob Dylan franchit le cap de l'électricité avec Bringing It All Back Home en mars 1965. Les puristes du folk lâchent les chiens mais l'aura de Bob Dylan ne cessera de croître avec cette nouvelle orientation. Le rock est une vieille histoire pour lui, puisque adolescent, il vibrait aux sons d'Elvis Presley et de Little Richard et en joua dans ses premiers groupes. Mais sur cet album, c'est un rock mutant qui fait des oeillades au blues électrique de Chicago sur des textes puisant à la fois dans Rimbaud, Verlaine et la « beat generation ». Avant l'écoute, le ton est déjà donné par la photo de pochette, révélatrice du changement, toute en symboles ; le président des USA sur la couverture de Time, ennemi n°1 de la contre culture américaine, des pochettes de 33t (son précédent album, et Robert Johnson, ou le premier abum de son ami Eric Von Schmidt), un panneau routier -indiquant le danger d'une chute- en train de tomber, une brune écarlate vautrée dans un fauteuil (Sally Grossman, l'épouse de son manager) et le regard menaçant du chanteur.
« Subterranean Lovesick Blues » est un manifeste fascinant, sorte de proto rap où Dylan mitraille ses mots comme jamais. La structure est inspirée du standard folk « Talking It Easy » de Woody Guthrie et Pete Seeger, mais le sujet semble être le monde de la drogue avec ses dealers, et ses consommateurs malades et paranoïaques. Les sujets politiques s'expriment au détour de slogans dévastateurs et d'images violentes.
Dans ce style, on trouve « Maggie's Farm », rock mené tambour battant, basé sur un vieux morceau de Pete Seeger à propos d'un fermier cruel qui exploite ses employés. Chez Dylan, la ferme est prétexte à caricaturer les institutions américaines à travers des personnages grotesques.
Deux chansons d'amour, « She Belongs To Me » et « Love Minus Zero / No Limit » viennent calmer ce rythme endiablé. L'auteur dresse des portraits féminins qui hésitent entre l'hommage et la discrète mise en boîte. La première est celle qui semble le plus se focaliser sur Joan Baez : l'image « Egyptian Ring » se réfère à un bijou que Bob Dylan lui avait offert, et « She Don't Look Back » donnera son titre au documentaire de D.A. Pennebaker Dont Look Back, où dans une scène, on voit Joan Baez quitter une pièce sans se retourner.... « Love Minus Zero / No Limit » qui peint une jeune femme sereine et diaphane évoque Sara sa nouvelle campagne au regard alangui et triste.
Dans une veine plus délirante à la « I Shall Be Free », « On The Road Again» et le paranoïaque « Bob Dylan's 113th Dream » sont des rocks surréalistes inventifs à l'humour dévastateur. Pour le dernier, il est décidé de garder le faux départ où tout le groupe éclate de rire afin de rajouter encore plus du dynamisme.
La face acoustique est curieusement aussi révolutionnaire car chaque chanson est un monde à elle seule. Toutes sont d'un très haut niveau artistique et notamment la première, « Mr Tambourine Man » qui deviendra un immense succès pour les Byrds. Réactualisation exubérante du thème du poète et sa muse, ce titre aux images psychédéliques peut aussi bien parler de drogue (certains la considèrent comme la plus belle chanson jamais écrite sur le sujet) que de transcendance spirituelle. C'est avant tout un hommage à la liberté de l'artiste et à sa quête d'une poésie qui abolit tous repères traditionnels.
« Gates Of Eden » est plus troublante encore : dans cet Eden, les traces du paradis sont parties en fumée remplacées par des pièges multiples et pervers. Le débit tranchant et haletant accentue l'angoisse déjà palpable sur «Subterranean Lovesick Blues » et transforme « Gates Of Eden » en complainte macabre.
Autre avalanche d'images, « It's Alright Ma, », double allusion à son « Don't Think Twice » et au « That's Allright Mama » de Elvis Presley, est une charge contre la culture américaine. Evoquant le Zéro et l'infini d'Arthur Koestler, critique acerbe du communisme, Bob Dylan s'attaque aux ravages du capitalisme : un système qui selon lui combine consumérisme aveugle et absence de sens. La chanson, une des favorites de l'auteur, sera souvent reprise sur scène et notamment durant la tournée de 1974 où la phrase sur « le président qui se sent tout nu » fera sensation en plein Watergate.
« It's All Over Now Baby Blue » l'admirable titre final, est une des chansons les plus reprises de Bob Dylan. La mélodie gracieuse, le texte à sens multiples (un au revoir à la scène folk ou un appel au changement personnel ?) font de ce morceau une borne du Dylan de l'époque. Ce n'est pas par hasard qu'il la chantera au festival folk de Newport au final après de longues huées succédant à son concert électrique.
Le chanteur, quelques mois plus tard, surpassera les tentatives rock de Bringing It All Back Home avec Highway 61 Revisited.
Copyright 2017 Music Story Bellion François